L.com
:
Pourriez vous vous présenter
?
G.Gay
: Oui, je pourrais.
L.com
: Pourriez vous nous présenter
votre parcours professionnel ?
G.Gay : Je
voulais être comédien, mais je
suis maladivement timide. Alors, j'ai été
animateur pour être comédien sans
avoir à me montrer.
Comme je ne trouvais pas de scénarios
qui me plaisaient, j'ai écrit mes propres
scénarios.
Comme personne ne voulait les réaliser,
je suis devenu Réalisateur. Et puis,
j'ai rencontré le génial Jean
Louis Fournier, et nous avons collaboré
pendant quelques années.
Puis nos routes se sont séparées.
Il est devenu l'écrivain génial
que l'on sait.
Maintenant, je ne réalise presque plus.
J'écris des scénarios de séries
TV sous plusieurs pseudonymes et des livres
sous mon nom [voir
sur le site].
J'ai presque arrêté de
dessiner sauf quand J-L Fournier, me le demande.
J'ai ainsi illustré deux de ses ouvrages
"Le pense bête de St François
d'Assise" et son prochain livre [voir
sur le site] "Mouchons
nos morveux".
L.com
: Pourriez
vous nous en dire plus sur Jean Louis Fournier
?
G.Gay
: Oh! Oui, que je pourrais ! Mais
ça ne se fait pas de balancer les petits
camarades. Enfin juste une confidence : Quand
il a écrit une phrase le matin, il passe
le reste de la journée à téléphoner
à tous ses amis
pour la lire.
L.com
: Comment
est venue l'idée de créer la Noiraude
?
G.Gay
: A cette époque, Jean Louis
n'allait pas trés bien. Il me téléphonait
chaque jour pour me raconter ses nouvelles misères.
Je jouais le rôle de vétérinaire.
Un jour 'il vous dira lui même pourquoi
et comment)...il a eu l'idée de la vache
qui téléphone à son psy.
Il m'a aussitôt appelé. Cela m'a
paru une trés mauvaise idée.
Maintenant quand il a une idée, il me
téléphone. Si je l'aime, il la
met au panier et en cherche tout de suite une
autre.
L.com
: La
Noiraude aurait-elle autant de succès
auprès des jeunes aujourd'hui ?
G.Gay
: La Noiraude ne serait pas produite
aujourd'hui. Les chaînes de télévision
n'aiment pas les anti-héros. Les enfants
les aiment-ils ?
Les modes de production ont bien changé.
Aujourd'hui, un scénario est épluché
par au moins cinq personnes : producteurs, responsables
de chaînes, co-producteurs étrangers...Il
n'est pas rare qu'un scénario soit réécrit
six ou sept fois pour plaire à tout le
monde.
La Noiraude n'était pas faite pour plaire,
mais pour rire.
L.com
: Quels
sont les principaux messages que vous vouliez
faire passer au travers de la Noiraude ?
G.Gay
: Nous cherchions surtout à
nous amuser et à faire avec ce qui nous
amusait. Mais comme c'était une oeuvre
trés personnelle (sans aucune censure),
elle reflètait nos préoccupations
; Mal de vivre, peur de la mort, droit à
l'erreur, solitude, peurs diverses. Les enfants
s'y sont reconnus. Certains y ont trouvé
un réconfort qu'ils ne trouvaient pas
ailleurs. Les témoignages que nous recevons
aujourd'hui d'enfants devenus grands, nous le
confirment.
L.com
: Quelles
sont les difficultés rencontrées
pour la mise à jour des recueils?
G.Gay
: La plus part des documents ont
disparu. Pour ma part, j'ai beaucoup de difficultés
à dessiner aussi mal qu'à l'époque.
En m'y appliquant, j'y arrive.
L.com
: Combien
de temps passiez-vous pour la réalisation
d'un épisode ?
G.Gay
: Je me souviens plus. Jean Louis
me donnait des textes griffonnés sur
un coin de table. Je faisais un vague story-board,
nous enregistrions la voix avec Ginette Garcin;
nous faisions nous-même les autres voix.
Ensuite, je me mettais tout de suite à
animer. Je faisais tout moi-même. Sauf
la musique qui est de Gil Slavin.
L.com
: Les
étapes marquantes dans la création
de la Noiraude ?
G.Gay
: Nous étions jeunes, nous
étions beaux. Nous n'imaginions pas que
ce personnage aurait une telle postérité.
Sinon, nous n'aurions pas signé les contrats
que nous avons signés...
G.Gay
: Pour terminer je donne à
LaNoiraude.com,
UN SCOOP :
La célèbre phrase " Ne
quittez pas je vous le passe !" (la
secrétaire du docteur), est interprétée
par la monteuse des films qui est maintenant
une des grandes monteuses de la télévision
Dominique Marcombe...
Merci
Gilles Gay !
Vous
voulez voir le dessin en grand
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